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De Moscou à Oulan-Bator en train
27 septembre 2012

Mercredi 5 Septembre

Nous avions d’abord prévu de nous lever tôt pour assister aux cérémonies du temple Gangh Kiid, mais la fatigue a eu raison de la motivation. A la place, nous quittons l’appartement désormais presque vide, en direction du sud pour visiter un palais, celui de l’ancien empereur Bogd Khan. (Photos interdites malheureusement)

Sur les coups de 13h, il n’y a personne, les bouddhas en or, sculptures fines et broderies de soie sont pour nous tous seuls ! Sur les peintures représentant les dieux, les couleurs ont une signification toute particulières et quelque peu différentes de notre intuition occidentale : le bleu symbolise le ciel, la vérité éternelle ; le rouge appelle à la joie, au courage sans faille face aux obstacles ; le jaune est synonyme de vie « comme le soleil qui ne meurt jamais et l’or qui ne change pas » ; le blanc représente la bonté de cœur, l’humanité et enfin ; le vert est la couleur de la fertilité. Dans le palais d’hiver sont exposés des objets ayant appartenu à la famille royale : lit en ébène et marbre, carrosse, trônes, capes brodées de perles, yourte faite des peaux de 150 léopards (!).

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En sortant, les poumons se remplissent à nouveau de la poussière et la fumée engendrées par le trafic intense. Nous grimpons jusqu’à un mémorial au sommet d’une colline avec vue d’ensemble sur la ville.

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Partout autour, des bruits de travaux, pelleteuses, feux de recul de camions sur fond de grondement de route submergent nos oreilles. La ville est monstrueuse, hérissée de barres d’immeubles, baignant dans un brouillard gris rosé de pollution et de poussière; nous sommes au milieu d’une banlieue parsemée de yourtes entourées de palissades, des tas de déchets jonchent les rues. Les constructions dévorent les collines vertes et dénuées d’arbres aux alentours, la ville semble véritablement grandir sous nos yeux, au rythme des marteaux piqueurs et des grues.

Je pense à tous les facteurs qui mènent le peuple mongol à quitter les campagnes pour s’entasser ici, parfois sans eau courante ni électricité : catastrophes naturelles décimant les troupeaux, occidentalisation des jeunes qui ne veulent plus vivre la même vie que leurs parents, encouragement du gouvernement à la sédentarisation... Je ressens un peu d'amertume face à ce beau pays, dont le peuple est nomade depuis des siècles, en profonde mutation, où déjà le tiers des habitants vit dans la capitale.

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La descente est dure moralement, je peste contre cette poussière qui emplit le nez, semble se fixer sur la peau, les vêtements, et brûle les yeux. Nous achetons à boire et repérons un parc sur la carte en espérant un coin d’herbe verte pour se poser un moment. Le lieu ressemble en réalité à un immense terrain vague empli d’herbes folles et de déchets. Une fontaine asséchée visiblement reconvertie en poubelle nous sert de banc le temps de quelques chansons, sous un soleil déclinant, mais qui tape toujours aussi fort.

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La ville est une des plus curieuse que je connaisse, paradoxalement cet aspect de fourmilière en friche la rend sympathique, c'est un joyeux bordel un peu terni par la poussière omniprésente.

Je me rue sous la douche en rentrant à l’auberge et reste sur le canapé un long moment. Nous sommes retournés au petit restaurant de la veille en commandant presque exactement la même chose sous l’œil amusé de la serveuse. Le reste de la soirée, nous avons encore parlé avec des voyageurs à l'auberge en attendant Max et Nastya qui sont arrivés vers minuit après des heures de route en bus et stop, nous les avons retrouvé sur les marches d’un musée, exténués mais heureux de nous revoir.

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