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De Moscou à Oulan-Bator en train
29 septembre 2012

Samedi 8 Septembre

Il fait frais et brumeux ce matin mais la yourte a l’air bien isolée. Nous repartons sur les coups de 9h, direction la vallée de l’Orkhon. Les mots manquent pour décrire la beauté des paysages traversés, « à perte de vue »est peut-être l’expression la plus appropriée.

Bude nous dit « moudzé » en désignant un immense et magnifique temple, mais un peu trop touristique à notre goût : ayant fait le plein de "moudzés" à Oulan-Bator, nous lui faisons comprendre que nous préférons marcher dans la nature.

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Un quart d'heure de route plus tard, nous arrivons en bas d'une colline. Il s'arrête, coupe le contact, et nous dit "gooo!" en nous faisant comprendre que nous avons une heure pour une balade. Cool! Nous voilà au milieu de vaches dans un décor digne d'une publicité Milka: le est ciel si bleu et l'herbe si verte que les vaches se détachant sur le décor semblent irréelles.

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Au sommet d'une colline, un Ovöö, tas de pierre surmontés d'un assemblage d'écharpes nouées, dédié à la prière. Il est d'usage, lorsqu'on en trouve un sur son chemin d'en faire le tour plusieurs fois par la gauche pour attirer la chance et la sécurité sur soi. (ca vous rappelle Tintin au Tibet? Nous aussi!) 

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Deux beignets frits dans une petite cantine au bord de la route nous convainquent de manger moins les prochaines fois. La même cantine nous donne l’occasion de tester les pires toilettes du monde, sans aucune exagération : au fond d’une cour, derrière une citerne rouillée, pas de porte, trois trous  côte à côte sur des planches en bois moisi, surplombant d’à peine un mètre un amas infâme et odorant de déjections dans lesquelles grouillent des asticot par milliers, sans oublier le bourdonnement des innombrables mouches en fond sonore.

Nous aurons roulé de longues heures avant d’arriver, j’ai essayé de dormir, mais impossible de fermer les yeux, tant ce qu’on voit ici incite à les garder ouverts : des steppes vertes immenses dans lesquelles galopent des troupeaux de chevaux, des bergers rassemblant leurs moutons à cheval, des chiens courant devant la voiture, des rais de lumière sur les montagnes vierges d’arbres, des rivières serpentant au milieu des vallée, quelques bouleaux ça et là, des yacks venant s’abreuver et toujours les mêmes yourtes blanches disséminées au milieu du vert des prairies.

Nous empruntons des routes chaotiques, traversant des rivières, franchissant des buttes, ralentissant près des rochers pour finalement arriver dans un très bel endroit où nous rencontrons une nouvelle famille d’hôtes : une fille de mon âge visiblement sur le point d’accoucher et sa mère nous accueillent avec du thé au lait et de grands beignets fourrés au foie de mouton. Il est 17h et vu la richesse (et les gouttes de graisse tombant dans l’assiette) du plat, nous ne mangerons rien d’autre que des fruits ce soir. La jeune fille, Amda, parle un peu anglais, elle vient tout juste de terminer ses études et aura son bébé ce mois-ci.

Avant que le soleil ne se couche, nous partons pour une petite balade le long de la rivière où nous profitons de pouvoir nous laver un peu et grignoter quelques pignons de pin qu'il nous reste de Listvianka. Nous nous asseyons aussi un moment parmi les chèvres et moutons de la famille et devons repousser deux grands chiens joueurs, mais un peu trop baveux.

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Après un bon thé, nous voyons arriver la mère avec du bois pour le poêle, elle nous installe des lits avec plusieurs couches de couvertures, allume une bougie et nous souhaite une bonne nuit.

J’écris ces lignes à la lueur de la petite flamme, chauffée par le poêle qu’il faudra alimenter, savourant ce moment de totale déconnexion avec le monde auquel je suis habituée. Le toit de la yourte n’est pas tout à fait fermé pour laisser passer la cheminée et il manque une dizaine de centimètre de mur en feutre sur le bas pour isoler l’ensemble de l’extérieur, la nuit promet d'être fraîche une fois le feu éteint. 

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