Lundi 27 Août
Au réveil c’est la joie : le temps est radieux ! Nous nous levons tranquillement vers 10h et faisons nos sacs pour une randonnée de deux jours le long de la côte. Meschi s’en va aujourd’hui, Ivan et Artem sont là encore pour deux jours, ils nous donnent des allumes-feu et une carte de l’île.
Partant vers le nord, nous nous arrêtons un moment au niveau des rochers du Chamane, un des cinq pôles d’énergie mondiaux selon le peuple Bouriate. En fait d’énergie, nous ressentons surtout la trop forte concentration de touristes et décidons de continuer.
Nous rencontrons un duo russo-ukrainien, Pavel et Viktor, le dernier étant artiste peintre. L’échange se fait en allemand, ils nous souhaitent bonne route avec beaucoup d’enthousiasme. A peine quelques mètres plus loin, nous tombons sur quatre jeunes russes qui proposent de nous prendre en photo. Un peu réticents à l’idée de confier l’appareil photo à des inconnus, nous optons pour un cliché avec eux à tour de rôle. Comme pas mal de fois précédentes, on nous demande si nous sommes mariés, et nous décidons de répondre à l’affirmative à l’avenir pour éviter un harcèlement gentil mais lassant.
Le contraste entre les plages de sable et les vaches se désaltérant dans l’eau du lac est assez amusant, nous continuons dans une forêt de pins au sol sableux rappelant les paysages landais et débouchons sur de grandes steppes où le vert de l’herbe, ponctué de quelques rochers, se marie admirablement avec le bleu du Baïkal.
De nombreuses pauses photos et encore quelques rencontres plus tard, le soleil commence à décliner et nous nous mettons en quête d’un endroit au bord de l’eau pour passer la nuit. Surprise, nous tombons nez à nez avec Pavel et Viktor ! Leur toile des rochers du Chamane terminée, ils se sont rendus jusqu’ici en jeep et affichent de grands sourires en nous voyant. Viktor sort une caméra et filme en commentant en russe, je dis quelques mots en français à sa demande, nous prenons des photos ensemble et récupérons leur site internet pour voir les toiles à notre retour.
Les adieux faits, nous descendons sur une petite plage repérée en contrebas et plantons la tente. Un trait de vodka me donne du courage pour prendre une douche dans l’eau glacée du lac –non sans quelques hurlements- pendant que Maxime prépare un feu avec des branches ramassées un peu plus loin. Nous échangeons les rôles après avoir à nouveau trinqué, et je prépare les premiers œufs brouillés au feu de bois de mon histoire culinaire, avec un peu de fromage.
Ce que nous pensions être du jambon s’est révélé être une sorte de Kiri aromatisé au bacon, et le résultat fut donc une bouillie blanchâtre relevée d’une petite rasade de vodka, au goût étonnamment... honnête. Le soleil disparaissant derrière les montagnes de l’autre côté rend l’atmosphère très fraîche, le thé préparé avec l’eau du lac aura mis une bonne demi-heure à bouillir sur les braises et a un goût de fumée. Nous nous endormons en écoutant une très belle bande originale sous la tente.